@Ranka Littauer & @Clay Skarlite

Au coeur de l'univers, il était aisé de perdre la notion du temps. Auprès de Tamehan, il était aisé de perdre la tête. Alors être au coeur de l'univers auprès de Tamehan... C'était comme plonger dans des eaux trop profondes et s'y laisser absorber, hypnotisée par leur fascinante noirceur.
D'abors elle avait caressé la surfasse par curiosité. Puis elle s'était mise à taquiner les profondeurs. A présent le mystère de l'obscurité la happait au point qu'elle prenait plaisir y s'y laisser couler et advienne que pourrait. Clay se sentait devenir accro à ces abysses comme à tout ce qu'elle découvrait de cette vie depuis qu'elle vivait sur ce vaisseau avec les Pantheonians. Avec lui. Le pilotage, les armes, la contrebande... Tout cela était un mélange aussi détonnant que grisant auquel elle se livrait pleinement mais Tamehann, il était sa plus addictive addiction bien qu'il était hors de question qu'elle se l'avoue.

Et pourtant, les faits étaient qu'elle était dans son lit, cette fois encore. Son corps alangui et fourbu par leurs ébats, Clay ouvrit ses yeux en remuant doucement sur le matelas, étirant ses muscles. Bordel elle avait mal partout mais loin de lui déplaire, ce constat lui arracha un petit sourire amusé. Chaque fois qu'elle se retrouvait entre les bras de Tamehan, ça virait à l'affrontement. Un affrontement passionnel et passionné dans lequel chacun cherchait toujours à prendre le deçu sur l'autre. Il y avait cette vieille expression terrienne qui disait "faites l'amour, pas la guerre". Clay trouvait vachement plus divertissant de faire la guerre pendant l'amour...

Elle remua encore, mais se figea lorsqu'elle s'avisa que son visage ne reposait pas contre un oreiller mais une peau chaude et musquée, tendue sur des muscles parfaits. ET MERDE ! Sa léthargie paresseuse la quitta instantanément et elle se redressa d'un bond dans le lit pour regarder Tamehan qui dormait auprès d'elle.

- Clay tu fais de la merde ! se fustigea-t-elle intérieurement en repoussant ses cheveux en arrière.

C'était la combientième fois cette semaine...? Elle n'était même pas capable de compter. C'était comme si plus elle passait du temps sur le Chimera et moins ils étaient capable de garder leurs mains pour eux... Non pas que ça lui déplaise ! Elle passait toujours un moment fabuleux avec Tamehan mais elle détestait l'idée d'y revenir aussi facilement et surtout, aussi vite. Un amant dans chaque port spacial ! Voilà son crédo ! Mais pour une raison sur laquelle elle était incapable de mettre des mots, lorsqu'elle voyait Tamehan ou lorsqu'il la regardait, c'était plus fort qu'elle. Il avait ce elle ne savait quoi. Il était tel son doubl-aimant, l'attirant irrésistiblement.
Avec lui c'était le feu et la glace qui s'entrochiquaient. C'était brûlant et euphorisant. Il y avait toujours cette urgence insatiable. Ils s'étraignaient si fort que pardois elle avait eu l'impression de fusionner au point de ne plus savoir où son corps commencer et où le sien se terminait. Elle ne comptait plus le nombre de marques qu'elle avait sur sa peau des suites de leurs ébats et elle était presque curieuse de découvrir les nouvelles. Elle pouvait déjà en sentir quelques unes lui chauffer le derme.
Clay caressa le corps nu de Tam' de son regard chocolat et admira les traces qu'elle lui avait elle-même laissé. Un petit sourire satisfait étira ses lèvres encore gonflées par leurs baisers. Elle adorait voir qu'elle l'avait marqué et avait laissé son souvenir sur lui. Un souvenir cuisant... Lorsqu'elle le verrait tortiller du dos sur son fauteuil de pilotage, elle saurait pourquoi !

Europe repoussa ses pensées lubriques et tenta de relativiser une seconde. Bon certes, elle s'était ENCORE abandonnée à Tam' alors qu'elle avait convenu avec elle-même qu'elle ne serait jamais la femme d'un seul homme mais au fond, était-ce sa faute si les autres étaient incapable de la contenter autant que lui ? Il n'y avait pas de mal à se faire du bien. Tamehan avait été son premier amant et elle en avait eu d'autres depuis. Si elle revenait vers lui, c'était juste parce que... et bien parce que c'était LE PIED voilà ! Il savait toujours ce qu'elle voulait, quand elle le voulait et comment elle le voulait et pour ne rien gacher, il était d'une beauté hypnotique.
Alors non, elle ne se blâmera pas de se retrouver à nouveau dans sa couche. En revanche ce qui la destabilisait d'avantage, c'était qu'elle s'était endormie dans ses bras... Généralement, pour ne pas dire tout le temps, elle partait une fois leurs affaires terminées mais là, elle s'était réveillée contre lui, blottie dans sa chaleur... Comme une bonne petite épouse...

Sa peau se hérissa et le visage de Djarin lui apparut. Clay l'enterra aussitôt mais elle était déjà debout. Pourvu que Tam n'ait pas remarqué qu'elle était restée... La jeune femme chercha ses vêtements en catimini et récupéra ce qu'elle put de ce qui jonchait le sol. Bordel elle n'y voyait rien et il y en avait dans tous les sens ! Où était ses satanés bottes ! Elle n'en trouva qu'une qu'elle enfila et désespérant de trouver le reste de ses vêtements, elle jura et attrapa sa chemise qu'elle passa à son tour. Elle tombait assez bas pour lui couvrir au moins un peu le derrière en revanche, elle était déchirée... Putain Tam' ! Elle n'était pas une foutue couturière !

- AH PUTAIN ! jura-t-elle entre ses dents lorsque son orteil heurta la couche.

Elle sautilla sur un pied en plaquant sa main contre sa bouche puis regarda son capitaine endormi quelques secondes. La beauté de cet homme quand même...

- Je reprends ça merci...

Elle récupéra son sous vêtement qui était à moitié coincé sous son délicieux popotin puis tourna les talons. Il fallait qu'elle retourne dans ses quartiers et vite. Elle ignorait combien de temps elle avait dormi avec Tam, mais elle espérait que la réponse était ; pas assez longtemps pour risquer croiser quelqu'un dans les couloirs du vaisseau !
Clay traversa la cabine tout en repoussant ses cheveux en arrière. Ils devaient être dans un bordel monstre ! Elle avait rarement eu autant de volume sur le crane ! Elle quitta la chambre de Tam discrètement, sur la pointe des pieds, avec sa chaussure unique, son pantalon sur les bras, sa chemise déchirée tenue par une main et sa culotte dans l'autre...